Intemporelle intention
J'étais seule entre l'océan et la montagne, les fleurs que j'apercevais semblaient pouvoir s'envoler brusquement avec le vent, à la manière des oiseaux de passage.
Une chambre de repos secrète m'attendait non loin de là. Je n'avais pas d'obligations.
J'avais le choix de ne rien faire, juste l'essentiel du quotidien, de laisser les idées venir et s'échapper aussi simplement que les pétales des coquelicots.
Je pouvais aussi faire la liste d'un programme entre marche, découverte, créativité, écriture, méditation, etc... Lorsque je commençais ma liste je m'étonnais de la trouver si longue, je n'aurais jamais le temps de réaliser tout cela. Je décidais de la noter dans un carnet pour ne pas laisser se perdre les mots et les idées. Puis je cueillais des graminées que je mélangeais à quelques fleurs pour en faire un bouquet, je pris la décision de marcher jusqu'à la pointe que j'apercevais là-bas, de revenir le lendemain prendre des photos, et d'apporter mon petit matériel de peintre en herbe. Je crois que j'étais déjà poussée à réaliser une partie de ma liste.
Les listes ne sont parfois que des projets intemporels, sans contraintes, juste de la vie et des envies à cueillir que l'on peut regarder comme des fenêtres ou des paysages. Même si certaines choses demandent un effort, l'intention est là qui sert de guide. L'intention comme une force invisible hors du temps dans un espace élastique, qui n'empêche en rien autre chose à s'inscrire spontanément entre les lignes. Même dans un emploi du temps obligatoire chargé ces intentions sont des espaces de rêves, des respirations possibles, des micro-vacances indispensables, mais aussi la possibilité de prendre son temps tout simplement, d'y mettre du rien.
Feuille