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Regards d'hier et d'aujourd'hui
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30 juin 2010

L'harmonie des sources

ile_d_Yeu_085

Celui qui vit en harmonie avec la nature
Ne va jamais à l'encontre du cours des choses.
Il bouge en harmonie avec le moment présent,
sachant toujours la vérité de ce qu'il faut faire.
Lao-Tseu (Tao Te King)


ile_d_Yeu_043

Au détour d'une anse après avoir arpenté la lande et les rochers je découvris le hameau tant recherché.
Le hameau était un port où les êtres allaient et venaient, sans hâte et sans cris. Quand les gens se pressaient c'était avec un bonheur tranquille, quand ils criaient  la joie s'entendait dans leur voix. Les barques se reposaient de leurs périples ou attendaient leur prochain voyage. Un pêcheur rentrait son bateau rempli pour nourrir les gens de l'île. L'océan savait encore se montrer généreux.
Les contradictions me poursuivaient: j'allais longtemps avancé vers le nord  avant de trouver ma direction.  j'avais lu qu'il était inutile de se poser des questions, mais je m'en posais souvent. Les craintes n'avaient souvent pas lieu d'être, mais elles pouvaient me prémunir ou m'apporter des intuitions. Alors j'appris à les laisser passer et à faire confiance aux opportunités qui m'apporteraient des réponses. J'avais cru comprendre que le but n'était pas l'essentiel, mais je n'arrêtais pas d'en poursuivre un ou plusieurs. Posséder n'avais pas d'importance, mais j'avais à cœur d'acquérir une maison et de pourvoir à mon confort. Je n'avais pas encore trouver quiconque à aider, je ne m'occupais que de moi-même. Peut-être mon voyage me porterait plus loin, pour mieux comprendre et mettre en pratique, mais l'île était petite,  j'en aurai vite fait le tour. Je me pris à penser que l'unité était ainsi faite de contradictions complémentaires ou successives pour trouver une voie juste.
Mon regard fut soudain attiré par un petit livre oublié sur un banc. Le hasard des premières pages me parla de l'eau:

"L'eau est partout autour de toi, pour toi et pour ceux qui t'accompagnent, pour t'abreuver, pour le plaisir du regard, pour les bienfaits de ton corps, pour se diffuser partout, pour arroser ton jardin. Elle vient même jusque dans ta maison, jusque dans ta tasse de thé et s'unit à tous les végétaux qui te nourrissent.
Tu es l'eau qui te compose, magique, mystérieuse. Laisse la circuler comme l'eau pure des sources. Immobile elle stagne, mais le calme d'un lac peut cacher la rivière souterraine qui s'en va vers la mer. Que tes pensées soient fluides comme l'eau, libres de circuler. Partage les au gré de tes envies, dans l'échange prodigieux des possibles. Observe l'océan, le fleuve et la rivière, le murmure du ruisseau, et tu apprendras l'harmonie au fil de l'eau. Tu n'as pas de position plus élevée que quiconque, l'eau coule aisément dans les creux de ce monde. Porte ton regard vers ceux qui d'habitude ne méritent pas le respect des grands. L'harmonie avec chacun est sans doute le plus difficile des chemins, mais ce courant de simplicité apporte la paix. A quoi sert-il de se battre, de critiquer, de rabaisser, de blesser? Contente toi de constater et de contourner les obstacles, d'éviter les pierres d'achoppement.
Je t'entends déjà t'écrier qu'il n'est pas question de se laisser faire ou de passer outre. Le temps est comme l'eau, il rend les cailloux lisses et irrigue l'aridité des terres. Apprends juste à suivre ton chemin au fil de la rosée matinale ou des perles du chagrin, à garder ton cap sans te laisser atteindre. Pose tes pas sur les rochers au lieu de t'y écorcher. Assied toi pour méditer et laisse tes pensées flotter. Puis quand ton jardin se fait de brume, cueille des feuilles ou des fruits pour te ressourcer et nourrir ceux que tu croises, laisse ta plume chanter, tes doigts créer ou soigner suivant les opportunités de tes jours. Dans le brouillard tu peux suivre tranquillement le bord de la route et t'arrêter quand cela est nécessaire. Le ciel sait toujours se couler en lumière."

Je gardais le silence, songeant à ma solitude, à ces moments passés dans la foule des villes, dans les festivités que peut offrir la vie, mais qui ne m'avaient pas charmée. Je songeais à tout ce qui avait pu me troubler. Puis je suivis l'estuaire comme l'onde irrésistible qui invite à danser. Je compris que la solitude et l'amour sont comme l'eau et les deux facettes d'une même énergie.

Feuille

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Port de la Meule (île d'Yeu)

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Commentaires
S
J'ai mis mes mots sous la feuille tendre ...
L
Tu te souviens sans doute lorsque j'ai posté mon article "Eau, source de vie", ton texte décrit très bien ce que je voulais exprimer. Peu importe qu'elle soit douce ou salée comme l'amour elle fait partie de nous. Elle désaltère, apaise, distrait, il faut la respecter. <br /> <br /> La nature nous permet de balayer tout ce qui peut encombrer négativement notre esprit et par voie de conséquence notre vie. Toujours garder au fond de soi un refuge où nous pouvons nous poser même quand on ne peut s'y rendre ou y vivre.<br /> <br /> Tes photos, notamment la deuxième donne envie de vivre dans ce petit coin de paradis. Le livre en deux tomes que je suis en train de lire et dont j'ai parlé sur "La plume", c'est un peu ce refuge protecteur que les filles trouvent en acquérant **La Chaloupe... seulement il me semble que tu avais dit en avoir marre des romans, alors...<br /> <br /> <br /> Une bien jolie promenade à travers tes mots et tes photos !
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